du 14/12/2016 au 18/12/2016
14 décembre – 17 décembre : Bangkok
Je récupère le carton en bon état, il me faut 1h30 pour remonter et préparer le vélo avant de prendre la route. Air chaud et humide, 7-eleven à tous les coins de rue, alphabet aux caractères aux formes de serpents, deux-roues omniprésents, trafic dense mais sans klaxon : il n’y a pas de doute, je suis bien arrivé en Thaïlande !
En sortant de l’aéroport, je roule trois bons kilomètres avant de finalement me rendre compte que la circulation se fait à gauche… La flemme de sortir les outils et réorganiser le guidon pour déplacer le rétroviseur. Je roule 27 kilomètres dans les faubourgs de la capitale jusqu’à rejoindre le centre récent et mon auberge.
Les jours suivants, en plus de profiter un peu de la ville et de me reposer, je fais réparer la transmission du vélo. La boutique de cycles remplace ainsi la chaine, la cassette de pignons, le pédalier entier avec les plateaux et les galets du dérailleur arrière. Ce qui avait été tordu en Oman est redressé par le technicien et semble en bon état ; de toute façon la patte d’attache du dérailleur au cadre est spécifique, il faudra la faire envoyer depuis l’Europe pour en avoir une de rechange, au cas où. Avec deux chambres à air et une mini pompe à pied, j’en ai au total pour 150€. J’aurais peut-être bien changé les pneus dont les sculptures ont presque disparu mais je n’en trouve pas de bonne qualité, ils tiendront normalement le coup jusqu’à Singapour où je ferai le remplacement, ils auront alors vu autour de 18000 km.
Je me mets ensuite en quête d’un train pour rejoindre Nong Khai, la ville frontalière du Laos. Il y en a 4 par jour mais mon vélo n’est accepté que dans le plus lent et le plus pourri ! Douze heures de voyage, de nuit, en 3ème classe, c’est à dire sur un siège similaire à celui d’un métro… Je pourrais faire envoyer le vélo seul et prendre place dans un autre train plus confortable mais je préfère ne pas me séparer de mon précieux bébé. Alors je me prépare et me présente à la gare une heure avant le départ. Faux-départ, toutes les places sont déjà vendues. C’est un vendredi soir, il y a peut-être un effet départ en weekend. Je ne peux pas acheter de billet pour le lendemain soir, les places sont réservées en priorité aux Thaïs et je devrai me présenter le jour même pour avoir l’honneur d’être transporté. Le lendemain matin, j’obtiens mon billet (243 bahts / 6€ pour 681 km !) et je passe une excellente journée avec un groupe de Français rencontrés à l’auberge. Le soir venu, je me présente à la gare, je paie 100 bahts (2.5€) pour pouvoir charger mon vélo dans une voiture spéciale où l’on trouve même des motos. Je prends place dans un train presque plein : c’est parti pour une longue et difficile nuit, assis avec les pires voisins du train. L’homme à côté passera la nuit à grignoter ma place jusqu’à être complètement écrasé, son fils dort de tout son long sur la banquette en face et sa mère se contraint à passer la nuit assise par terre entre mes jambes. Impossible de dormir entre les voisins qui donnent des coups toutes les deux minutes et le siège côté couloir inconfortable. Je passe donc une nuit blanche, je parviendrai tout juste à somnoler en fin de parcours lorsque les autres passagers libéreront quelques places, me permettant de m’allonger sur une banquette.
18 décembre, jour 179 : Nong Khai – Frontière laotienne
J’arrive enfin à Nong Khai à 8h30, pas frais et pas dispo. Je récupère mon vélo dans la voiture dédiée, c’est quand même plus pratique qu’en avion… Je me dirige vers la frontière à une poignée de kilomètres de la gare. J’échange des bahts thailandais en dollars américains avant de passer la frontière pour pouvoir payer le visa laotien. À la frontière c’est le bordel, je ne sais pas où aller : je roule comme si j’étais une voiture ou j’entre dans le bâtiment comme si j’étais un piéton ? Sachant qu’un panneau indique que les vélos ne sont pas autorisés à rouler… Les deux à la fois mon capitaine. J’entre faire tamponner mon passeport comme quoi je suis sorti puis je reviens en arrière rouler comme si j’étais une voiture. Je traverse ensuite le pont enjambant le fameux fleuve.
Sur la rive opposée, je suis au Laos. Je remplis le formulaire de demande de visa et paie 31$. Attention, les billets doivent être dans un état quasiment neuf ! Détail amusant (et choquant pour qui n’est pas habitué) : le formulaire demande la race. Je n’ose pas aller jusqu’à écrire une bêtise comme « humain » ou quelque chose de plus marrant mais ça pourrait être mal pris. Non honnêtement je ne sais pas quoi mettre, il y a un registre des races officielles quelque part ? Je laisse le champs vide et ça passe. On me rend même 6$, au choix soit parce que le type au guichet a aimé ma tête, soit parce que je n’ai demandé que 20 jours dans le pays (nombre au pif qui devrait me donner largement assez de temps). Et j’entre au Laos…