du 05/08/2016 au 18/08/2016
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6 août, jour 45 : Krystallopigi – Neapoli (80 km)
Je retrouve en Grèce un environnement plus familier que l’Albanie : des routes en bon état, des fontaines publiques avec de l’eau potable, des espaces verts pour me reposer, peu de détritus par terre et des voitures qui ne klaxonnent pas pour un oui ou pour un non. Je me contente de peu 🙂
La matinée est en légère descente donc je fournis peu d’effort pour rouler à 25/30 km/h. Je m’y habitue vite et dès que ça redevient plat je fais moins le malin. La région est assez sauvage avec beaucoup de forêts et peu de villages. Des panneaux au bord de la route rappellent fréquemment la présence d’ours et de loups sur les 50 prochains kilomètres. Rassurant.
Je (re)découvre l’alphabet grec que j’ai utilisé tant de fois pour représenter des idées ou des grandeurs en maths et en sciences. Ici je dois le lire, transformer ces caractères en sons pour déchiffrer les mots écrits sur les panneaux ou façades de magasins. Je reconnais parfois des mots mais sans savoir s’ils ont le sens que je leur donne, parce que le grec est la source de beaucoup de vocabulaire en français. Qu’est-ce que ces « Metaphorik » sur des enseignes de boutiques ? Est-ce que la ville de « Nymphopetra » signifie « la pierre des nymphes » ?
Je déjeune à Kastoria, une ville de taille moyenne construite sur une presqu’île qui s’avance jusqu’au milieu d’un lac.
La relief est plutôt vallonné pour la suite de la journée. Je visite rapidement un écomusée reconstituant un petit village d’il y a 7000 ans mis au jour dans le coin. Les maisons construites sur pilotis au dessus d’un marais sont en bois et en paille, on y trouve des poteries et des outils en pierre reconstitués. En fait le monsieur à l’entrée m’a fait entrer gratuitement ; ça ne vaut pas les 4 euros demandés sauf peut-être si un guide fait la visite ?
Je vois beaucoup de panneaux indiquant des sites archéologiques aux alentours mais je n’ai pas le courage de faire les quelques kilomètres (et les côtes qui vont avec). Je me dis aussi qu’il y en aura d’autres à voir partout dans le pays.
7 août, jour 46 : Neapoli – Eleftherochori (77 km)
Pour rester à peu près à niveau, la route fait des zigzags. Je pédale mais j’ai l’impression de ne jamais arriver à la ville qui semblait si proche sur la carte. Je m’arrête parfois au bord de la route pour cueillir quelques mûres mûres (et non pas les mûres pas mûres). Je tombe même sur l’arbuste providentiel riche en fruits et remplit un petit sac pour le dessert du midi. J’aurais pu passer une bonne heure à faire la cueillette !
Au sommet d’une cote, belle vue sur la vallée qui s’étend à l’ouest, les montagnes se découpent à l’horizon, musique dans les oreilles, je me lance dans la descente. Une voiture se place à ma hauteur et me dit de m’arrêter. Malgré le fort accent grec de la dame, je crois comprendre que j’aurais fait tomber quelque chose, mon pantalon (trousers ???). Je vérifie ma sacoche où se trouvent les vêtements, elle est bien là et fermée, je n’ai pas perdu mon pantalon. On reprend chacun notre route. En arrivant au fond de la vallée, je vois que ma sacoche arrière est ouverte et que mon filtre à eau n’est plus là… Quel imbécile ! La dame avait dû voir la trousse du filtre tombe et je n’ai rien compris ! Je remonte toute la cote sur plusieurs kilomètres dans l’espoir de retrouver la trousse au sol mais non, elle a été ramassée et j’ai définitivement perdu plus de 100€…
Je m’arrête dans un petit village pour y passer la nuit. Les riverains, tous des émigrés Grecs revenus pour les vacances, m’accueillent comme un roi : tiens tu peux dormir devant l’école, tiens une bouteille d’eau fraîche, tiens un sac de provisions avec des légumes, du pain et de la fêta. J’installe donc la tente devant l’école mais je dois improviser la fixation de la tente au sol avec des rondins de bois et des pierres, impossible de planter les sardines dans le sol. Malgré une soirée ensoleillée, la nuit est marquée par un violent orage, un peu de grêle et surtout la foudre qui s’est abattue très près de mon bivouac, peut-être moins de 100m à en juger par le temps entre l’éclair et le tonnerre. Heureusement pas de dégâts à déplorer.
8 août, jour 47 : Eleftherohori – Kastraki (64 km)
Réveil sous la pluie, j’en profite pour me doucher avec un tuyau d’arrosage : quitte à être mouillé autant l’être jusqu’au bout ! Ça finit par se calmer pour me lancer. Le ciel reste menaçant et j’essuie quelques gouttes en route. En milieu de matinée, la pluie commence à bien tomber, je me mets à l’abri dans le village suivant. C’était la bonne décision puisque des pluies torrentielles vont s’abattre un peu plus tard et me clouer sur place jusqu’en début d’après-midi. Il fait plutôt frais, j’enfile ma polaire : qui l’eut crû ? Je craignais de mourir de chaud en Grèce en plein mois d’août et je finis sous un abri en manches longues !
Je profite d’une accalmie pour me remettre en selle. Ça me réussit puisque je n’aurai plus de pluie du reste de la journée ; soit j’ai de la chance, soit c’est parce que je rejoins finalement la vallée plus sèche que les montagnes. Peu après la reprise, une voiture arrivant en face perd le contrôle et commence à partir en tête à queue dans ma direction avant de redresser sa trajectoire et continuer sa route tranquillement. Que se serait-il passé si le sol était plus humide, si la voiture roulait plus vite ou si elle avait perdu le contrôle à ma hauteur ?…
J’avance en direction de Kalampaka, la ville au pied des Météores, ces monastères perchés au sommet de pitons rocheux. J’aperçois les falaises et les premiers sommets des Météores, elles semblent si proches et si grandioses. Je me réserve la visite pour le lendemain.
Un dilemme se pose pour passer la nuit : est-ce que je me rapproche des monastères mais les montagnes rendent plus difficile la recherche d’un lieu plat et dégagé avec si possible de l’herbe, ou bien je redescends dans la vallée mais je devrai refaire le chemin inverse le lendemain. Je rencontre alors deux autres cyclotouristes, Benjamin et Simon, qui font une boucle à travers l’Europe en 6 mois, sur les pas du Corbusier (site). On discute longuement, c’est si rare de rencontrer d’autres Français avec un projet similaire ! Ils me conseillent d’avancer vers le monastère pour camper. En effet, je les quitte et trouve un emplacement au pied des falaises d’où je peux admirer la vue sur la vallée et le coucher de soleil sur le monastère qui me surplombe…
9 août, jour 48 : Kastraki – Farkadona (70 km)
Je consacre la matinée à la visite des Météores. Je monte jusqu’au plus grand et plus haut monastère, le Megalo Meteoron mais il est fermé ce jour-là. Je me rabats sur son petit frère, le monastère de Varlaam. Le rocher est habité par des moines depuis la fin du 14è siècle mais l’édifice a été construit plus tard, au cours du 16è siècle. L’ascension se faisait au départ à l’aide d’échelles puis un peu plus tard par un système de filet au bout d’une corde. Le filet était chargé en bas de vivres, de matériaux ou même d’un moine puis plusieurs personnes dans le monastère actionnaient une roue pour hisser le filet jusqu’en haut. Heureusement un escalier a été creusé dans la roche il y a (à peine) 100 ans et permet aux visiteurs d’aujourd’hui de simplement monter un escalier.
La vue depuis certains rochers est très impressionnante. On peut facilement se trouver au bord de falaises hautes de 100 ou 200m. Les monastères les plus hauts se trouvent à environ 550m d’altitude tandis que la vallée se trouve 300m plus bas. Le dénivelé n’est pas énorme mais c’est comme si le massif rocheux avait été brutalement « posé » sur la vallée sans laisser l’érosion adoucir le relief.
Je finis le tour du site avant de reprendre la route au fond de la vallée vers l’est. La suite du parcours va être essentiellement plate. En passant devant un champs de melons jaunes, j’en profite pour cueillir mon dessert du soir 🙂
10 août, jour 49 : Farkadona – Tempi (82 km)
Je suis une grande route nationale mais je constate rapidement que les axes importants ou même les autoroutes sont souvent longées par des petites routes quasiment parallèles. Elles sont marquées comme étant des routes de service et il n’y a pas de panneaux mais elles font bien le job pour un cycliste, pouvoir rouler tranquillement sans être dépassé toutes les 10 secondes dans le bruit et les gaz d’échappement. Mais il arrive aussu que ces routes finissent en cul-de-sac sans prévenir ou bien en piste caillouteuse, ça occasionne parfois quelques kilomètres en plus pour retrouver la bonne route !
Sur un de ces chemins de traverse, je grimpe une petite montée en danseuse quand la chaine saute. Un des maillons est abimé et lâchera quelques kilomètres plus tard, je me retrouve à pousser le vélo jusqu’à un parking ombragé pour faire la réparation. J’en profite pour changer de chaine : j’ai deux chaînes et j’ai prévu de les échanger régulièrement pour répartir l’usure. Il est en effet déconseillé d’installer une chaine neuve sur une transmission déjà usée donc de cette manière j’ai sur moi une chaine de rechange déjà rodée.
L’après-midi est similaire à la matinée mais dans un décor parfois désertique. Je roule sur des petites routes parallèles à l’autoroute qui finissent par s’interrompre, je rebrousse chemin, je fais de longs détours pour trouver un pont et passer une rivière. C’est absolument génial un réseau routier pensé pour les voitures. Je casse même la chaîne encore une fois, ce n’est pas la même que le matin donc, soit je suis très poisseux, soit j’ai mal installé la chaîne.
Je m’arrête dans un petit village où je ne trouve qu’un terrain plat et herbeux mais impossible de planter les sardines de la tente dans le sol et pas de pierres pour coincer les sardines. Je teste ma tente sans aucune sardine, je voulais le faire depuis quelques temps pour savoir si je pouvais un jour dormir sur une dalle de béton ou sur du bitume. C’est très moche mais les arceaux permettent à la tente de se tenir un minimum. Je n’essaierais pas de dormir dans ces conditions par temps de pluie ou de vent fort mais ça marche !
11 août, jour 50 : Tempi – Paralia (88 km)
La route entre dans une étroite vallée avant d’arriver au bord de la mer. Je fais un petit détour pour visiter un théâtre marqué comme site touristique. Il s’avère que c’est un théâtre en béton sans intérêt. Il y a un petit bâtiment à côté qui doit servir à accueillir des séminaires d’entreprises… Pour être précis il a été construit, quasiment terminé mais laissé à l’abandon depuis quelques années. J’entre par la fenêtre et explore un peu ; même si je sais pertinemment qu’il est vide, j’ai quand même la boule au ventre. Ça me rappelle les films ou séries post-apocalyptiques où les personnages visitent des lieux inconnus :’)
En bord de mer, je profite (un peu) de la baignade mais aussi (surtout) des douches ! Je remonte vers nord, annulant tous les efforts plein sud des jours précédents pour rejoindre les Météores. La route passe au pied du mythique Mont Olympe plongé dans les nuages qui donneront des orages et de fortes pluies au loin. Ce genre d’événements du inspirer la mythologie antique. Je passe la nuit à l’ombre du géant, au milieu d’un champs d’oliviers.
12 août, jour 51 : Paralia – Chalastra (81 km)
Je prends le petit-déjeuner sur la plage dans la cabane des sauveteurs alors que le soleil se lève et qu’il y a peu de nageurs.
Au cours de la matinée, je trouve enfin un figuier avec des fruits presque mûrs ! Je voyais des arbres me narguer depuis des semaines mais je n’avais pas osé goûter les fruits encore verts. Je trouverai aussi des pommes un peu plus tard, c’est ma journée cueillette.
Je continue ma remontée vers le nord en direction de Thessalonique. L’axe principal étant une autoroute, je dois prendre la route nationale qui fait un large détour vers l’ouest pour traverser une rivière. Il y a bien un vieux pont ferroviaire désaffecté pour couper au plus court mais il est pris dans les broussailles. Je tente tout de même de l’emprunter et je vois vite que c’est dangereux avec un vélo, chargé qui plus est. Le « sol » du pont est fait d’une alternance de poutres et de vide, avec le sol et la rivière 5 à 10m plus bas ; ça se fait à pied en faisant attention mais dans ma situation le vélo pourrait se coincer, des objets pourraient tomber ou je pourrais rater une poutre et me faire mal. Après 20 mètres sur le pont, encore au tout début, je me rends compte du risque et rebrousse chemin, ça sera 1h de route en plus pour traverser un vrai pont 🙂
13 août, jour 52 : Chalastra – Profites (82 km)
J’arrive enfin à Thessalonique, la deuxième ville de Grèce après Athènes. C’était la ville la plus importante de la région sous l’Empire Romain avant d’être éclipsée par Constantinople, l’actuelle Istanbul.
Je file acheter un filtre à eau pour remplacer celui que j’avais perdu quelques jours plus tôt dans les montagnes. J’en trouve un petit Sawyer Care Plus à 38€ soi-disant très efficace sur les eaux claires, il a un filtre de 0.1 micron qui stoppe les parasites et les bactéries, pas les virus ni polluants chimiques (ce n’est le cas d’aucun filtre grand public) et une durée de vie de 375 000 litres (soit plusieurs vies…). Il a de bons avis sur Internet et de toute façon ça reste la solution de 2ème choix si je n’ai pas d’eau potable ou si je dois filtrer de l’eau du robinet. Mon filtre Katadyn Vario coûtait trois fois plus, avait un filtre un peu plus grossier, une durée de vie de 2000 litres mais il pouvait filtrer de l’eau trouble. Finalement je me demande combien j’avais payé la réputation de la marque et le drapeau Suisse sur l’emballage.
Je visite rapidement la ville, notamment la Tour Blanche qui garde la baie de Thessalonique, la statue d’Alexandros O Megas un illustre monarque local dont je vous laisse trouver le nom français, l’exposition permanente autour du musée archéologique sur les sarcophages et les maisons au temps des Romains, la Rotonde Saint-Georges qui a été successivement temple romain, cathédrale, mosquée et finalement église.
Je reprends la route dans l’après-midi par le nord pour passer entre de hautes collines. C’est presque amusant de rouler en ville et de voir tout à coup un panneau « entrée d’autoroute » sans échappatoire autre qu’un étroit passage dans un muret où la plaque d’égout a été retirée. Une fois passées les collines, je pars vers l’est dans une vallée au fond de laquelle se trouvent deux grands lacs.
14 août, jour 53 : Profites – Loutra Eleftheron (96 km)
Je continue à traverser la vallée de la veille et à longer le second lac. C’est dimanche, jour de messe mais ici le rite est orthodoxe donc quelque peu différent du rite catholique. Les prières sont chantées et amplifiées pour tout le village pendant une bonne partie de la matinée.
J’atteins le bout de la vallée et la côte en fin de matinée, je resterai près de la mer pour le reste de la journée. Reprenant les conseils de Simon et Benjamin rencontrés quelques jours plus tôt, je me donne comme objectif de rallier des sources d’eau chaude pour y passer la nuit, je dois donc faire une grosse après-midi pour y arriver avant la tombée de la nuit. Je suis récompensé pour mes efforts avec la vue sur le soleil déclinant vers la mer en fin de journée.
Je m’enfonce finalement dans une vallée déserte pour trouver les sources. L’ombre des arbres rafraîchit la température. La route pour arriver aux sources est à abandon, elle a été bien aménagée il y a quelques années mais elle est aujourd’hui envahie de végétation, de sable et de rochers éboulés. En arrivant à la station thermale, je comprends que tout le site touristique est à l’abandon, les bâtiments sont vides et partiellement effondrés, la forêt reprenant progressivement ses droits. Dans quelques siècles, ça sera peut-être le nouvel Angkor Vat ! Ça n’empêche pas des visiteurs comme moi de venir y passer la journée, la soirée ou même la nuit.
15 août, jour 54 : Loutra Eleftheron – Gravouna (75 km)
N’ayant pas eu le temps de me baigner la veille, je traîne ce matin pour me reposer et profiter de l’eau thermale tout seul avant que d’autres visiteurs n’arrivent.
Je longe encore la côte mais contrairement aux autres fois, il n’y a pas de ville au bord de la mer, peu de constructions et peu de touristes mais les plages restent accessibles (pas besoin de faire d’escalade pour rejoindre l’eau !).
J’atteins la ville de Kavala dans l’après-midi où je découvre le premier panneau m’indiquant Istanbul et la distance restante. Ça redonne du baume au coeur de voir s’approcher l’objectif de cette deuxième section du voyage ! On notera la retranscription de l’ancien nom grec de la ville, Istanbul étant un diminutif de Konstantinoupolis, en français Constantinople. Encore 460 kilomètres, allons-y !
16 août, jour 55 : Gravouna – Pagourgia (96 km)
Je pousse dans la matinée pour arriver assez vite à la grande ville de Xanthi, je veux envoyer un paquet avec des objets qui ne me servent pas et j’ai déjà eu des mauvaises surprises avec la Poste grecque qui n’ouvre parfois que le matin. Je passerai une bonne heure à faire la queue, me faire rediriger vers une boutique pour acheter une grande enveloppe à bulles, revenir affranchir le paquet et le faire envoyer. Je me débarrasse de ma tablette, elle n’est pas plus pratique que mon téléphone pour m’occuper du blog, des recharges de charbon actif du filtre à eau perdu et quelques autres bricoles. Ça me fait 998 grammes en moins à trimballer autour du monde ! Je me souviens du poids parce qu’à 3 grammes près je payais 50% plus cher 😀
Je passe aussi pas mal de temps pour travailler sur le texte que vous avez sous les yeux et pour préparer ma demande de visa pour l’Iran. Il faut en effet soumettre par internet l’itinéraire prévu, les dates et les noms des hôtels à chaque étape pour validation avant de pouvoir effectivement faire le visa dans un consulat.
Dans l’après-midi, je passe entre la mer et le Lac Vistonida sur une digue-route. Une église a été construite sur le lac, j’en profite pour visiter et prendre une photo de la très riche décoration intérieure. On retrouve des peintures au mur dans toutes les églises orthodoxes que j’ai pu visiter.
Les systèmes d’arrosage fonctionnent à plein régime en fin d’après-midi et avec le soleil qui descend peu à peu, ça me donne la possibilité de jouer avec l’eau et la lumière pour faire apparaître des arcs-en-ciel.
Je m’arrête dans le village de Pagourgia où vit une importante population de culture turque. Je discute avec des jeunes en train d’installer toute une sono au beau milieu de la rue comme ils font de temps en temps. Je reviens sur place après le coucher du soleil, la pop turque arrosé tout le village et les femmes dansent dans la rue. Je m’éloigne dans les champs pour planter ma tente, ils continueront leur fête bien après que je me sois endormi. Ca va êtrejoyeux la Turquie si c’est pareil 🙂
17 août, jour 56 : Pagourgia – Antheia (86 km)
Je démarre très tôt à jeun pour profiter du lever de soleil. De toute façon je n’avais pas envie de manger au milieu d’un champs, c’est plus confortable de rejoindre le village suivant et s’assoir sur un banc. Je retrouve un terrain plus vallonné alors que je roulais sur du plat depuis une bonne semaine. Les villages que je traverse sont très calmes, je ne trouve même pas de quoi acheter à déjeuner donc je sors le réchaud et les provisions que je mange habituellement le soir (pâtes, semoule, riz…).
Je longe ensuite la Via Egnatia, une ancienne route militaire romaine vieille de plus de 2000 ans qui va vers l’actuelle Turquie. C’est aujourd’hui juste un sentier de randonnée.
18 août, jour 57 : Antheia – Frontière turque (38 km)
Pour une fois, je ne passe pas la nuit près de la frontière. La route n’a rien de mémorable, elle passe tout juste par un village paisible puis suit l’autoroute en direction de la Turquie. Je passe sans peine les deux contrôles de sortie de Grèce et d’entrée en Turquie.
Un fleuve sépare les deux pays, des militaires sont en arme des deux côtés du pont, on sent que les relations entre les deux pays sont tendues. Pas beaucoup de queue pour entrer en Turquie malgré les contrôles douaniers des voitures qui s’éternisent, les policiers me font passer devant tout le monde sans vérifier mes affaires. J’ai même droit à un sourire quand on lit mon lieu de naissance, Beyrouth 🙂
C’est parti pour un mois de döners, d’ayran et de raki !