C’est la plus longue et la plus forte de mes expériences de voyage à vélo : embarquer avec un vélo dans un avion pour aller faire 1500 km en 3 semaines à 10 000 km de la France sans presque aucune préparation, c’est pas commun !
J’ai fait ce tour de Taïwan avec Raphaël, ami depuis le lycée et grand fan de la Chine, sans qui ce voyage n’aurait certainement jamais eu lieu 🙂 Nous avons été rejoints par la très combative Yixin, pendant 4 jours sur la portion sud, de Tainan à Taitung.
Présentation de Taïwan
L’île de Taïwan fait approximativement 400 km de long par 100 km de large, elle est environ 4 fois plus étendue que la Corse. Elle est située dans le prolongement de l’archipel japonais, à 200 km des côtes chinoises. Le climat y est sub-tropical au nord et tropical au sud. À la période où nous y étions (décembre), il faisait donc plutôt doux et sec au sud (25-30°C), plus frais au nord (15°C). C’est une île très montagneuse avec un sommet à 3952 m d’altitude. La plaine côtière à l’ouest est très urbanisée, on y retrouve la très grande majorité des 23 millions de Taïwanais, tandis que la côte Est est restée sauvage à cause du relief qui tombe à pic dans l’océan !
Historiquement, l’île a sans doute été le point de départ des migrations maritimes qui ont peuplé les îles de l’océan Indien et de l’océan Pacifique (Madagascar, Nouvelle-Zélande, Polynésie, Hawaï…). Elle n’est « découverte » qu’en 1542 par les Portugais qui l’appellent Ilha Formosa, la belle île. Elle est brièvement colonisée par les Néerlandais au 17ème siècle avant qu’ils soient chassés par les Chinois qui se mettent alors à s’y installer en masse. Les aborigènes finissent par être largement minoritaire et ne vivent aujourd’hui plus que sur la côte Est isolée.
L’île est annexée par le Japon de 1895 à 1945 qui y développe les infrastructures et l’industrie. Le Japon essaie même d’assimiler la population de Taïwan en enseignant la langue et en encouragent les noms nippons, contrastant fortement avec les crimes commis ailleurs en Chine continentale et en Asie.
Après la capitulation japonaise puis la guerre civile chinoise entre nationalistes et communistes, Taïwan devient le dernier bastion des nationalistes. L’île revendique, depuis, le titre de République de Chine, non reconnu internationalement, à ne pas confondre avec la République Populaire de Chine. C’est aujourd’hui un pays démocratique et développé, comparable à la Corée du Sud malgré de fortes inégalités.
C’était au départ une autre Chine mais c’est maintenant un autre pays après des décennies de développement séparé et influencé par le Japon ou le États-Unis.
Parcours
Le tour a commencé et fini à l’aéroport international de Taipei, au nord-est de l’île, dans le sens antihoraire . Le parcours est long de 1250 km mais il faut ajouter 280 km pour tous les déplacements et visites effectués, soit au total plus de 1500 km en 20 jours avec des pauses. La distance moyenne par jour « actif » était de 90 km.
On est passés par les caps Sud, Est et Nord. Le cap Ouest n’est pas très bien défini et certainement sans intérêt mais c’est dommage d’être allés seulement aux trois coins de Taiwan !
Nous avons dormi en camping sauvage pendant 7 nuits, parfois dans des parcs ou des stades publics en pleine ville comme à Taipei. Le reste des nuits était en auberge.
Si nous avons profité de très bonnes conditions météo pendant les deux premières semaines, la dernière semaine était très pluvieuse et par 15-20°C, ça reste supportable si l’on a pas peur d’être trempé jusqu’à l’os. Même avec des vêtements de pluie, on finit de toute façon par être mouillé. C’est formateur pour qui souhaite voyager à vélo !